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Fédération SUD Collectivités Territoriales : ASA personnes vulnérables : quand l'état décide de sacrifier les plus faibles sur l'autel de la reprise économique

ASA personnes vulnérables : quand l’état décide de sacrifier les plus faibles sur l’autel de la reprise économique

Publié le 8 septembre 2020

Par décret 2020-1098 du 29 aout 2020 et circulaire n° 6208/SG, le premier ministre réduit le champ des ASA des personnes vulnérables à des cas très précis et extrêmement graves :
1° Être atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ;
2° Être atteint d’une immunodépression congénitale ou acquise : - médicamenteuse : chimiothérapie anticancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ; - infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ; - consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ; - liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;
3° Être âgé de 65 ans ou plus et avoir un diabète associé à une obésité ou des complications micro ou macro vasculaires ;
4° Être dialysé ou présenter une insuffisance rénale chronique sévère.

En gros , il faut déjà être en arrêt maladie ou mourant.e pour bénéficier des ASA !!!!!!!!!!!

Exit les agent.e.s victimes de pathologies respiratoires, d’obésité morbide, de cardiopathie, d’insuffisances hépatiques, en fin de grossesse ...
Exit les personnes partageant la vie d’une personne vulnérable !
Exit la liberté d’appréciation des médecins de l’état de santé de leur.es patient.es
Et quid du secret médical ?

Pour justifier cette décision, le ministère de la Fonction Publique annonçait, à l’issue de la réunion avec les organisations syndicales mercredi 26 août, qu’il convenait aujourd’hui, puisque « l’urgence sanitaire est passée », de réserver les ASA aux personnes « les plus fragiles des plus vulnérables ». La bonne blague !! Alors que les médias et le gouvernement nous affirment que le virus circule toujours et que le risque est majeur, les personnes considérées vulnérables au printemps, face au même virus, ne le seraient plus à l’approche de l’automne !!!

Comme toujours, ce sont les agent.es exerçant des métiers pénibles ou qui ne peuvent pas télétravailler qui vont faire les frais de ces décisions injustes : les agent.es du nettoyage, du ramassage des ordures, du technique, du soin, les ATSEM et animateurs-trices.....

Enfin, avec la fin des ASA, quelle sera la position administrative :

  • des agent.e.s contaminé.e.s par le COVID : accident du travail, maladie professionnelle ou simple arrêt maladie avec le risque de passage à demi traitement en cas de complications ?
  • des agent.e.s mis.e.s en quatorzaine pour suspicion de contamination ?
  • des agent.e.s dont les enfants seront exclus de l’école en cas de contamination ?

SUD CT revendique :

 Parce que c’est obligatoire : des protections optimales, gratuites et en quantité suffisante pour tou.te.s les agent.e.s : masques, gels, tests... et prise en charge de leur entre-tien par l’employeur,
 la reconnaissance de la contamination au COVID en accident du travail ou en maladie professionnelle,
 retour à la liste antérieure des pathologies donnant droit à des ASA,
 le maintien en autorisation spéciale d’absence de l’ensemble des agent.e.s porteurs.euses d’une maladie chronique qui le souhaitent, - le maintien des ASA pour les agent.e.s dont les enfants ne seraient pas scolarisés à cause d’une contamination COVID,
 le maintien des ASA pour les personnes cohabitant.es avec une personne vulnérable, - un dispositif d’ASA pour les agent.e.s mis.e.s en quatorzaine dans l’attente d’un dépistage,
 la prise en charge par les employeurs des matériels et autres frais inhérents à la mise en place du télétravail, - la mise à jour du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUEvRP) dans chaque service pour prendre en compte l’avis des agent.es et adapter l’organisation du travail aux différentes situations, - le renforcement des équipes de la médecine du travail,
 l’abrogation de la journée de carence.

Plus généralement, SUD CT revendique :

 la diminution du temps de travail à 32H vers les 28h,
 un monopole public de la santé, de la recherche à l’industrie pharmaceutique, de la santé de proximité à l’hospitalisation, empêchant les profits des industries capitalistes sur notre santé, - remboursement à 100% des soins et des médicaments par la sécurité sociale,
 mise en place d’un contrôle et d’une gestion démocratique de la sécurité sociale,
 la fin de l’exploitation scandaleuse de l’environnement qui participe à l’apparition de nouveaux virus

Pour défendre nos droits et en conquérir de nouveaux, la Fédération SUD CT appelle à rejoindre les mobilisations des 12 et 17 septembre partout en France