"Les libertés ne se donnent pas... elles se prennent" Pierre Kropotkine
  1. Accueil
  2. > infos nationales
  3. > Tracts et préavis
Fédération SUD Collectivités Territoriales : Violence managériale : l'exemple du Nord !

8ème congrès de la fédération SUD CT du 6 au 10 décembre 2021

Violence managériale : l’exemple du Nord !

Motion adoptée le 10 décembre 2021

Publié le 20 décembre 2021

La violence managériale qui s’exerce sur les agents et agentes ne faiblit pas à l’exemple du Département du Nord où 2 collègues sont réprimés.

La violence managériale… au cœur et au service d’un système à combattre.
Les politiques d’austérité infligées aux services publics opèrent une transformation des méthodes RH qui s’appuient, entre autres, sur une conception, une idéologie de l’organisation du travail issue de l’entreprise privée.

Nos collectivités n’en sont plus épargnées. Nous faisons face à un système qui s’impose sur l’ensemble du territoire. Un système mené par une technostructure qui uniformise les procédés de la plus petite commune à la plus grosse région ou département. Nous faisons face à :

  • un système qui prône l’évaluation du « savoir être », gratifie le « mérite » et les « talents » de celles et ceux qu’il qualifie de « collaborateurs » et qui brutalise les agent·es les plus engagé.es dans leurs missions de services publics, celles et ceux qui interrogent le sens, les moyens et l’intérêt des populations,
  • un système qui laisse de moins en moins de possibilité d’action collective parce qu’il détruit progressivement toutes les règles communes en mettant les agent.e.s en concurrence entre eux/elles,
  • un système renforcé par une chaine hiérarchique ultra verticale et incarné par des individus qui trouvent souvent là un super terrain de jeu quand le seul intérêt de leur fonction est l’exercice du pouvoir.

Les syndicats de notre fédération sont témoins des dégâts occasionnés par la généralisation des pratiques « managériales » violentes. Nos collègues, victimes de ce système, tombent malades et certain.e.s se suicident. Nous les accueillons, recueillons leur parole, leur témoignage, les soutenons, les accompagnons… et nous retrouvons donc nous aussi, de fait, dans une gestion individuelle des conséquences.
Pour mettre à bas ce système, il faut l’analyser, le démasquer, nommer clairement « la violence managériale » en contrant, notamment, toutes les tentatives des employeurs et directions d’euphémiser la brutalité du lien de subordination avec leur « non-bien-être au travail », leur « risque psycho-social », leur « management non optimal », etc.

Combattre le management violent, c’est donc remettre en cause tout leur système et les méthodes qui le sous-tendent et dénoncer les cadres violent.e.s qui détruisent nos collègues et enfreignent les règles de droits telles que, par exemple, celle fixées par l’article L.1152-1 du Code du Travail qui définit le détournement du lien de subordination, le détournement du pouvoir de direction, le détournement du pouvoir d’organisation.

Des équipes syndicales, qui ont démasqué et dénoncé publiquement la violence managériale, font face à une répression importante. Deux de nos militant.e.s, dans le Nord sont attaqué.e.s et renvoyé.e.s devant le Tribunal Correctionnel de Lille pour accusation de diffamation pour avoir simplement lancer l’alerte suite au suicide d’un collègue. Leur procès aura lieu le 4 janvier prochain.

Réuni.e.s en Congrès Fédéral à Sète, nous syndicats de la Fédération SUD CT, apportons notre soutien aux 2 camarades, au combat de leur syndicat. Nous confions au Bureau Fédéral la mission de se rendre à Lille le 4 janvier pour porter notre parole et engager la Fédération dans la construction d’une action nationale contre ce système, contre la violence managériale.